Vocabulaire

一日练一日功

一日不练十日空

 

Un jour d’exercices, un jour de progrès

Un jour sans exercices, dix jours à rattraper

 

太极 tàijí (t’aille-tyi)

• Traduction courante : Faîte suprême.

• tài : grand, très.

•  : poutre faîtière d’une maison. Autres sens : 1. Le plus haut degré, le sommet, la plus haute perfection. 2. Extrêmement. 3. Pôle, étoile polaire, polarité.

Dans太极 tàijí : Origine unique de la multiplicité des manifestations ; point de convergence, grâce à quoi se tiennent ensemble tous les êtres et phénomènes.

Tàijí : (Philos. chin.) Faîte suprême (qui soutient tous les êtres) ; fondement originel et point de convergence (de l’univers). L’origine unique d’où procèdent le yīn et le yáng et leurs développements (les quatre symboles, les huit trigrammes, etc.) (Extraits du Grand Dictionnaire Ricci de la langue chinoise)

• Autres traductions possibles de tàijí :

La sublime perfection (Couvreur), l’extrême exigence (Anne Cheng), la grande plénitude (Ryckmans), le pôle suprême (Isabelle Robinet).

Le pôle suprême du cosmos contenant yin et yang entrelacés.

Le grand pivot, qui coordonne l’alternance du yin et du yang.

Le taiji est représenté par le diagramme bien connu :

Le yin est figuré en noir, le yang en blanc, parfois en rouge. Le diagramme figure l’alternance du yin et du yang : le yin croît, atteint un maximum, il porte alors en lui un germe de yang, le petit point blanc, à partir duquel est engendré le yang qui croît, atteint un maximum…

La ligne en S est le taiji, pivot de tout mouvement.

quán (ty’uane)

• Poing, à mains nues.

• Art martial pratiqué à mains nues, boxe.

太极拳tàijí quán (t’aille-tyi-ty’uane)

Transcription en usage en France : Tai-chi-chuan

• Traduction courante : Boxe du faîte suprême.

• Autres traductions possibles : boxe de l’extrême exigence, boxe du grand pivot, la grande plénitude à mains nues…

• Quant à nous, nous conservons le terme chinois taiji-quan ou l’expression taiji à mains nues.

Souvent défini comme une gymnastique chinoise douce composée de mouvements lents, le taiji est en fait beaucoup plus que cela. C’est avant tout un art martial qui comporte un grand nombre de disciplines, le taiji à mains nues n’étant que l’une d’entre elles. Toutes ces disciplines, bien que martiales pour la plupart ont en commun de promouvoir la supériorité de la flexibilité et de la souplesse sur la rigidité et la force.

Parmi ces disciplines on peut citer la pratique de quelques armes : le sabre taiji, l’épée taiji, l’éventail taiji… ; des disciplines à deux : pousser les mains, disperser les mains ; des formes de qigong : ballon taiji, règle taiji ou encore une discipline utilisant une raquette et une balle, la balle à force fluide taiji…

« Cette merveilleuse méthode d’harmonie et de bien-être est un art martial pour la défense de l’univers intérieur. » (Kristopher Schipper)

气功 qìgōng (ty’i-kong)

• Travail sur le souffle : méthode d’exercices dans lesquels on coordonne les mouvements du corps, la respiration et l’activité mentale pour une meilleure circulation du souffle. Cette technique améliore la concentration, libère les blocages, prévient et soigne les maladies. (Grand Dictionnaire Ricci de la langue chinoise).

Remarquons que cette définition peut s’appliquer mot pour mot au taiji-quan.

• Le qigong fait partie des techniques chinoises de « nourrir le principe vital ». C’est l’art d’augmenter, de renforcer puis de mettre en œuvre l’énergie vitale du corps humain.

• La pratique du qigong est très ancienne, on en trouve des traces sur des poteries néolithiques, ainsi que sur des documents trouvés dans une tombe Han. Cet art s’est développé dans trois directions : la médecine, les arts martiaux et les pratiques ascétiques des taoïstes.

qì (ty’i)

• Souffle, énergie vitale.

• Sorte d’énergie dont la condensation donne forme et substance à toute chose dans l’univers. Unité de base qui anime et relie entre elles toutes les entités vivantes.

yīn/yáng

• Yīn : Ombre, froid, jour, féminin, immobilité.

• Yáng : Soleil, chaud, nuit, masculin, mouvement.

Il est dit dans un commentaire du Yi jing (Yi-tying), Livre des Mutations, ancien manuel divinatoire, que c’est le Taiji, conçu comme une sorte de chaos originel, qui engendre le yin et le yang, lesquels se subdivisent à leur tour pour produire les huit trigrammes : 八卦bā guà (pa-koua).

On retrouvera les mêmes théories remises à l’honneur au début des Song (aux 10e et 11e siècles), époque probable de création du taiji-quan par Zhang Sanfeng (Djang Sane-feung).

À partir des Royaumes Combattants, ils sont perçus comme les deux souffles primordiaux, opposés mais complémentaires, dont l’alternance produit et fait croître tous les êtres. On leur adjoint parfois un troisième souffle, le vide médian : lieu de circulation vitale qui anime yin et yang, les fait interagir (François Cheng). Ce rôle est à rapprocher de celui du taiji, conçu comme le grand pivot.

La pratique bien menée du taiji-quan vise à équilibrer yin et yang à l’intérieur du corps.

L’alternance yin/yang est présente dans tous les mouvements du taiji-quan. Prenons par exemple « mains-nuages », la main qui est en haut est yang tandis que celle qui est en bas est yin. Au cours du mouvement, les mains changent de position, celle qui était en haut descend et devient graduellement yin, tandis que la main qui monte devient yang. De même au niveau des jambes, celle qui supporte le poids du corps est yang, l’autre est yin, le poids du corps passant alternativement d’une jambe sur l’autre, chaque jambe est de façon cyclique yin et yang. De même au niveau du bassin, lorsque le corps est tourné vers la gauche, le côté gauche est yang. Avec la rotation du bassin pendant les « mains-nuages », chaque côté du corps devient alternativement yin et yang.

jìn (tyine)

Par la pratique du qigong ou du taiji-quan, on peut devenir capable par la mobilisation de l’intention (yì), d’accumuler le qì dans l’organisme, notamment dans le 丹田dāntián (tane-t’ienne). Les muscles étant alors relâchés pour permettre la circulation du qì, celui-ci est sollicité puis violemment évacué par les mains avec peu d’usage de la force musculaire (lì) : c’est le发劲fājìn (fa-tyine)

功夫 gōngfu (kong-fou)

• Le temps (que l’on passe à faire quelque chose).

• Le temps et l’énergie que l’on consacre à un entraînement.

• Maîtrise d’une technique, d’un art.

Les 8 portes ou 8 techniques

pěng (peung)

• Mouvement des bras pour repousser l’adversaire dans la direction d’où il vient.

• Parer, repousser.

• Potentiel d’expansion.

• Réponse du corps tout entier, unifié, solidement enraciné, afin de renvoyer à l’adversaire sa propre énergie.

Dans l’enchaînement : première et deuxième phases de la séquence « Saisir la queue du moineau » (à gauche puis à droite).

• Tirer.

• Potentiel d’absorption.

• Dévier l’énergie adverse pour la neutraliser.

Dans l’enchaînement : troisième phase de la séquence « Saisir la queue du moineau », entre « lever les mains » et « la grue blanche étend ses ailes »

jǐ (tyi)

• Presser, contenir.

• Avancer pour accueillir et coller à l’action adverse et la réponse offensive qui s’ensuit.

Dans l’enchaînement : quatrième phase de la séquence « Saisir la queue du moineau », main gauche pressée contre l’avant-bras droit.

àn (ane)

• Pousser, comprimer.

Dans l’enchaînement : cinquième phase de la séquence « Saisir la queue du moineau » (c’est pourquoi cette séquence est appelée peng-lü-ji-an), « la fille de jade lance sa navette ».

căi (ts’aille)

• Saisir, tirer à soi.

• Mouvement de traction vers le bas, généralement exercée sur le poignet de l’adversaire.

Dans l’enchaînement : « l’aiguille au fond de la mer »

liè (lié)

• Séparer, tordre.

• Utiliser deux forces opposées pour bloquer ou déséquilibrer l’adversaire.

Dans l’enchaînement : « Vol oblique », « Séparer la crinière du cheval sauvage ».

zhǒu (djo)

• Donner un coup de coude.

 

Dans l’enchaînement : en se retournant après le « coup de poing vers le sol ».

kào

• Donner un coup avec l’épaule ou le dos.

Dans l’enchaînement : « la grue blanche étend ses ailes ».

弓步 gōngbù (kong-pou)

• Pas d’archer.

• Grand pas, jambe avant fléchie, jambe arrière presque tendue. Veiller à l’écartement des pieds pour assurer la stabilité : la largeur des épaules, la pointe du pied avant étant légèrement tournée vers l’intérieur.

Dans l’enchaînement : « saisir la queue du moineau », « brosser le genou »…

马步 măbù (ma-pou)

• Pas de cavalier.

• Les deux jambes fléchies, comme un cavalier sur son fier destrier.

虚步 xūbù (hsu-pou)

• Pas vide, faux pas.

• Tout le poids du corps repose sur la jambe arrière fléchie, la jambe avant en très léger appui sur la pointe du pied (le talon n’étant décollé que d’un centimètre) est prête à latter.

Dans l’enchaînement : « la grue blanche étend ses ailes », « l’aiguille au fond de la mer »…

tuī shŏu (t’ouei-cho)

• Pousser les mains.

• L’expression «t’ouei cho : pousser les mains » jugée impropre et trop agressive est parfois remplacée par « mains collantes »

• Discipline du taiji : entraînement à deux qui consiste en enchaînements ritualisés de mouvements d’attaque et de défense issus de l’enchaînement à mains nues. L’exercice consiste à coller aux mains de son partenaire, à le suivre sans résistance, en essayant de neutraliser la force adverse, de la dévier et si possible de déséquilibrer le partenaire.

散手 sān shŏu (sane-cho)

• Disperser les mains.

• Enchaînement de mouvements « taiji » pratiqué à deux. Tout comme le « pousser les mains », c’est une manière de tester la justesse de ses mouvements, son enracinement, son équilibre, son relâchement…

qĭ (ty’i)

• Se lever, se dresser

• Commencer

Petit vocabulaire